bonir

bonir

⇒BON(N)IR, (BONIR, BONNIR)verbe.
Arg. Raconter (de bonnes histoires) ou, p. ext., tenir un propos quelconque. Sans qu'il ait l'temps d'bonir « Amen » (MARCUS, 15 fables célèbres, I, 1947, p. 3); ... prenaient un malin plaisir (...) à lui « bonnir » (...) des histoires extraordinaires (P. VIALAR, La Mort est un commencement, Les Morts vivants, 1947, p. 111).
SYNT. Ne pas/plus en bon(n)ir une ou n'en bon(n)ir pas une (= se taire) : ... arrêtait brusquement son discours, n'en bonnissait plus une (A. HUMBERT, Mon bagne, 1880, p. 33), ... ne répondit pas (...) ne pouvait plus en bonnir une (A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 45). — PARAD. (Quasi-)synon. affirmer, annoncer, assurer, dire, jacter, jaspiner, parler, pérorer, révéler.
Rem. Dans certains ex., bon(n)ir se rapproche beaucoup du sens de bonimenter : ... pour f... dedans par des moyens appropriés, en bonissant, en l'étourdissant, celui qu'ils ont en face d'eux (BARRÈS, Mes cahiers, t. 10, 1913, p. 110).
Orth. — ROB. Suppl. 1970 enregistre bonnir ou bonir (cf. aussi GUÉRIN 1892). Le reste des dict. n'atteste pas le verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1811 « dire » (Chanson argot., citée par ESN.).
Prob. dér. de bon1 pour « dire de bonnes histoires », dés. -ir
STAT. — Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 121, 283. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 106, 252.

bonnir ou bonir [bɔniʀ] v. tr.
ÉTYM. 1811, in Esnault; littéralt « rendre bon », qui remonterait par l'intermédiaire des saltimbanques et des comédiens à l'argot ital. imbunire « distraire aux fins de larcin », selon Esnault; la dérivation de bon, bonne (bonne histoire) semble plus naturelle, mais n'est pas attestée; pour Guiraud, le mot vient de bon « dupe » (1670).
Argot. Dire, raconter. || Qu'est-ce qu'il est en train de nous bonnir ? || Arrête de me bonnir tes salades !
1 — Est-il drôle ce momaque; bonis-nous ta mission, pégriot.
Louise Michel, la Misère, t. III, p. 662.
2 Et toi ? qu'est-ce que tu viens bonnir ?
Céline, Guignol's band, p. 279.
3 Je fais signe à Mado de la boucler; ça, c'est une affaire de complicité-recel pour elle si elle en bonnit trop long.
A. Sarrazin, la Cavale, p. 34.
DÉR. Boniment, bonisseur.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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